Agriculture

Plusieurs barrages filtrants en Luxembourg, des agriculteurs militent contre la nouvelle PAC

video loading
loading video
 Publié le mardi 14 décembre 2021 à 15:58 - Mis à jour le mardi 14 décembre 2021 à 17:14    Etalle

Partout en Wallonie, mais aussi chez nous, les agriculteurs ont manifesté contre la future politique agricole commune (PAC). Des barrages filtrants ont été installés pour dénoncer des mesures inégales, parfois même déconnectées des réalités du terrain.

La présidente de la Fédération Wallonne de l’Agriculture est venue, en personne, défendre ses arguments à Libramont. Son syndicat ne veut pas d’une politique agricole commune qui privilégie certains agriculteurs considérés comme plus respectueux de l’environnement. 

"Autour de la table du gouvernement, certains ont une vision qui estime que pour protéger notre planète, il faut absolument diminuer notre élevage. Il y a une enveloppe qui devrait être accessible à tous les agricultures, c'est celle des éco-régimes. Ce sont des mesures qui permettent de lutter contre le réchauffement climatique et d'améliorer encore plus notre environnement. Nous voudrions qu'elles soient accessibles à tous les agriculteurs et pas uniquement à ceux que certains considèrent comme vertueux", assure Marianne Streel, la présidente de la FWA.

La PAC, une politique mouvante

Au cœur de l’action de ce matin : la PAC. La politique agricole commune, qui s’applique à tous les états membres de l’Union Européenne. Un texte actuellement discuté au parlement wallon. Le problème pour une partie des manifestants de ce matin, c’est que la PAC change régulièrement et cela ne les arrange pas vraiment.

"On regrette que le changement se fasse à chaque nouvelle PAC. C'est une signature qui nous impose un très gros changement et provoque des énormes pertes. En général, nous investissons sur 15 ans et tous les 5 ans, on nous change ce système qui nous perturbe totalement à tous les niveaux. Que ce soit au niveau financier ou dans nos projets. C'est très perturbant", explique Florian Poncelet, un agriculteur de Thibessart.

Pour se faire entendre, plusieurs barrages filtrants ont été installés entre 10h et 13h sur des lieux stratégiques où les passages de véhicules sont réguliers. Mais le but ici n’est absolument pas de contrarier le citoyen.

"Le barrage filtrant, c'est l'occasion de sensibiliser les gens, de donner des tracts et une pomme sans les ennuyer de trop. Moi, je ne tiens pas à ennuyer le citoyen, il n'y est pour rien. La seule chose qu'il pourrait faire, c'est consommer local encore davantage", ajoute Johnny Van Quaethem, agriculteur à Rancimont.

Ne pas tomber dans un piège contre-productif

L’agriculture reste malgré tout l’un des secteurs le plus polluants au niveau mondial. Nos agriculteurs ne sont pas opposés à plus d’écologie, mais selon eux il faut que cela reste dans une limite raisonnable. Au risque d’obtenir un effet contre productif. 

"Qu'est ce qui est le mieux ? Cultiver ici, produire du lait, de la viande, des légumes raisonnablement ou aller les acheter bien loin ? C'est pas le tout de vouloir de l'environnement à outrance et puis aller acheter sa viande à l'autre bout du monde, cela n'a pas de sens", s'exclame Dominique Bilocq, un agriculteur de Châtillon.

Tous ici s’engagent pour l’avenir de leur métier. Cette profession qui permet de manger des produits de qualité, même si les revenus ne sont pas toujours des plus équitables. Certains attendent notamment davantage de prospection sur le terrain en ce qui concerne nos élus politiques.

"Il faudrait que des acteurs de terrain décident avec nos politiciens. Tout ce qui se décide sur les papiers, ce n'est pas toujours réaliste", termine Sylvie Laperche, agricultrice à Bellefontaine.

Ce mardi, c’était la quatrième action menée en 12 jours par la Fédération wallonne de l’agriculture. Et le syndicat l’assure, ils ne comptent pas en rester là. 


Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions



Nicolas Guidi