Agriculture

Couvreux: Laitalage d'Hélène primé pour son fromage frais

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 Publié le jeudi 28 novembre 2024 à 11:01 - Mis à jour le jeudi 28 novembre 2024 à 16:53    Rouvroy

Laitalage d'Hélène à Couvreux (Rouvroy) vient d'être primé au concours des meilleurs fromages fermiers au lait cru de Wallonie. Hélène Jonette fabrique plusieurs produits laitiers issu du lait de la ferme de son mari François Berque. Leur ferme ne sera bientôt plus bio en raison du prix des terres agricoles.


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Situé à Couvreux (Roiuvroy) à deux pas de la frontière française, Laitalage d'Hélène vient de se distinguer au niveau wallon. Hélène Jonette a remporté dernièrement le concours des meilleurs fromages fermiers au lait cru de Wallonie dans la catégorie fromage frais. Ces "petits frais" natures sont aussi aromatisés pour satisfaire les goûts de chacun.

"On a un lait très riche et c'est ce qui fait beaucoup! C'est un fromage très doux en bouche préparé avec de la maquée assez épaisse et grasse et c'est ce qui fait beaucoup le goût aussi!" commente Hélène Jonette, lauréate du concours du meilleur fromage fermier au lait cru de Wallonie

Dans son atelier, Hélène Jonette fabrique quelques fromages mais aussi des crèmes desserts, des yaourts et de la crème glacée, disponibles au magasin à la ferme  (commande en ligne possible) ou bien via le Réseau Paysan. Cette récompense, c'est une belle reconnaissance pour Hélène Jonette  qui s'est lancée en 2021. "Je travaillais dans une entreprise à Messancy, j'ai démissionné pour me consacrer à la transformation laitière, parce que j'aimais ça. Donc cette récompense, c'est chouette, ça me conforte dans mon choix."

Du fromage au lait cru de la ferme familiale

Hélène a suivi plusieurs formations pour sa reconversion professionnelle, chez Peter et Barbara De Cock à la bergerie d'Acremont pour les fromages et au pôle fromager à Ciney avec Laurent Demeffe pour les crèmes et autres desserts.

 Pour produire du bon fromage, il faut du savoir-faire mais aussi du bon lait... L’élevage, c'est le domaine de son mari, François Berque, la 3ème génération d'agriculteur dans la ferme familiale à Couvreux. 

 "On a environ 115 vaches pour les deux robots de traite. On a choisi deux races, la Holstein spécialisée dans la production laitière et la Fleckvieh qui est plus une race mixte" rapporte François Berque, agriculteur

L'alimentation est produite sur l'exploitation. Deux robots traient les vaches et permettent aussi de surveiller la qualité du lait et donc le cheptel. "Notre travail, c'est d'interpréter les données informatiques et de les retransmettre sur l'animal sur le terrain" explique François devant son ordinateur et face à une fenêtre avec vue sur l'étable. Que le lait de ses vaches soit en partie transformé à la ferme ravit cet agriculteur passionné par son métier depuis tout petit. 'J'ai toujours adoré ce métier, de par le respect de la nature, le bien-être de travailler avec des animaux, la diversité des saisons, confie-t-il avec le sourire. Mais aujourd'hui, cette image dEpinal est ternie par de multiples contraintes, dont la pression foncière.

Des terres agricoles trop chères, impossible de rester en bio

Les terres agricoles sont devenues impayables.  En bio depuis 16 ans, la ferme va redevenir conventionnelle. La raison n'est pas le bio, mais bien le prix incontrôlé des terres agricoles.

"Tout part au plus offrant et on est en train de perdre notre outil de travail. C'est assez inquiétant! On est à l'aube de perdre 30ha et donc, on a décidé d'arrêter le bio. Au 1er janvier, on repart en conventionnel pour intensifier notre production de fourrage avec une plus petite surface." témoigne François Berque agriculteur à Couvreux.

Derrière cette décision, c'est toute la question de l'avenir de l'agriculture wallonne qui est en jeu. François lui, ne regrette rien et compte bien appliquer le plus possible la philosophie du bio dans son exploitation. Et puis, les Blondes d'Aquitaine font aussi de l'oeil à cet éleveur laitier qui aimerait dans le futur développer un petit cheptel de vaches allaitantes sur l'exploitation.


Christelle Collin