Agriculture

Bouillon : les agriculteurs bloqueront la frontière ce soir et pendant 24h

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 Publié le mercredi 04 décembre 2024 à 10:22 - Mis à jour le mercredi 04 décembre 2024 à 18:13    Bouillon

Les agriculteurs bloqueront la frontière sur la N89 à hauteur du Beaubru, à Bouillon, dès ce mercredi soir 22h et jusqu'à jeudi soir 22h également.  Ils protestent contre le Mercosur, qu'ils considèrent comme de la concurrence déloyale.


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Les agriculteurs se retrouveront sur la N89 au Beaubru à Bouillon dès ce mercredi soir, 22h.  Mais ils se rassembleront déjà vers 18h à Bastogne et Libramont pour converger en colonne de tracteurs vers la frontière.  "Nous organiserons des barrages filtrants pour les automobilistes, mais l'objectif est de bloquer au moins 24h les camions qui transportent des marchandises venant de l'extérieur à l'Europe", explique Antoine Collin, vice-président de la FJA, la Fédération des Jeunes Agriculteurs.

>>> Dans notre vidéo, visionnez l'interview complète d'Antoine Collin, l'invité du journal télévisé ce mercredi soir <<<

Concurrence déloyale

La date de ces actions n’est pas choisie au hasard, puisque des discussions autour du Mercosur débutent en Uruguay ces 5 et 6 décembre.  Les agriculteurs protestent contre l'accord UE-Mercosur, qui prévoit l'augmentation des importations des produits agricoles venant des pays d'Amérique du Sud, en particulier de la viande bovine.  "Concurrence déloyale, déforestation ou risques sanitaires : de nombreuses études rappellent que cet accord est toxique pour notre agriculture, notre planète et notre santé", rappelle la FUGEA dans un communiqué.  La Fédération Unie des Groupements d’Éleveurs et d'Agriculteurs, a indiqué mardi soutenir les actions prévues par la FJA.

"Leurs couts de production sont bien inférieurs aux nôtres, ils n'ont pas les mêmes normes sanitaires au niveaux des antibiotiques, de l'utilisation des produits phytosanitaires sur les cultures.  Or ça va concurrencer un produit de qualité ici, détaille Antoine Collin.

"Nous travaillons à nourrir la population avec quelque chose de sain, or ces accords permettraient à des produits de mauvaises qualité d'arriver sur notre marché", regrette Antoine Collin, vice-président de la FJA, la Fédération des Jeunes Agriculteurs.

Actions symboliques à ce stade

Dans un marché déjà autosuffisant en viande bovine, les agriculteurs estiment que permettre à cette viande d'être vendue chez nous risque de casser le marché et ne leur permettra plus de rentrer dans leurs coûts de production.

"L'idée est surtout de rappeler que nous sommes là et que nous sommes toujours mobilisés ET mobilisables", résume Corentin Jaaques, vice-président de la FJA.

"Le mouvement, à ce stage, est surtout symbolique.  Nous allons nous relayer entre agriculteurs pendant ces prochaines 24h", ajoute Antoine Collin.  "Bien sûr, il y a le Mercosur, mais le contexte agricole reste difficile avec l'épidémie de la langue bleue, notre charge administrative n'a pas diminué, etc.  Nous voulons rappeler aux politiques que nous sommes toujours là."


Julie Fohal