Publié le vendredi 28 fevrier 2025 à 13:20 - Mis à jour le lundi 03 mars 2025 à 09:36 Province
Les élections du 13 octobre n'ont pas seulement renouvelé les conseils communaux.
Elles modifieront aussi les organes de gestion des intercommunales et autres asbl publiques.
En juin prochain, les nouveaux CA refléteront les “couleurs politiques” issues des apparentements.
Nous avons fait l'exercice : voici nos projections.
Le 13 octobre dernier, les électeurs luxembourgeois ont désigné leurs nouveaux conseils communaux. Affichés sur des listes aux noms -plus ou moins- originaux (“Ensemble”, “Pour”, “Citoyens”, “Avec”, “Mayeur”... ) , ces élus sont tenus en début de mandat de déclarer leur apparentement -ou non- à un parti national.
La démarche vise à constituer les nouveaux conseils d’administrations, des intercommunales notamment.
Ces déclarations doivent leur parvenir pour le 1er mars 2025. Elles donnent un aperçu du poids des partis dans les communes.
En 2024, les élus se sont plus apparentés qu'en 2018
Sur les 709 nouveaux conseillers de la législature 2024-2030, 582 élus ont choisi de s’apparenter à un parti national. En 2018, ils étaient 553.
Les Engagés avec 267 élus (+28) et le MR, 221 élus (+26) sont en progression.
Loin derrière, le PS affiche 74 conseillers (-11), et Ecolo, à peine 19 (-14).
Singularité des élections communales, certains candidats ne souhaitent pas se raccrocher officiellement à des partis nationaux. Ils sont 127 à être “non apparentés”, c’est la troisième force politique, même si en légère baisse par rapport à 2018 (-34 élus).
Le poids des partis dans vos communes
Le tableau ci-dessous montre le poids des partis au sein de chaque commune.
On remarquera, sans tirer de conclusion, que les élus des communes le plus grosses affichent plus volontiers leurs couleurs, que dans les petites communes, où les "non-apparentés" font jeu égal, quand ils ne sont pas plus nombreux, comme à Rouvroy, Martelange et Herbeumont.
Mais attention, qui dit apparentement à un même parti, ne veut pas dire être assis du même côté de la table !
Ainsi, de La Roche-en-Ardenne à Bouillon en passant par Léglise ou Attert par exemple, il n'est pas rare de trouver, sur des listes opposées, des conseillers affiliés à une même formation nationale.
Des communales… aux intercommunales
Des ces résultats communaux dépendent donc… les intercommunales, comme Vivalia, Idélux, Sofilux, ainsi que des associations publiques comme les sociétés logements ou les agences immobilières sociales. Ces organismes, impose le législateur wallon, se doivent de refléter proportionnellement les diverses tendances politiques. C'est ici qu'entre en scène la “déclaration d’apparentement”.
L’apparentement, c’est quoi ?
La déclaration d’apparentement, c'est le choix exprimé par tout nouveau conseiller communal de se lier -ou non- à un des partis nationaux (Les Engagés, MR, PS, Ecolo, Défi,...).
La déclaration d’apparentement s’effectue à l’entrée en fonction des élus, en règle générale à l’installation des nouveaux conseils en début de législature.
On le rappelle, ce ralliement à un parti national n’est pas une obligation pour les conseillers, qui peuvent choisir de rester “non apparentés”. Ce faisant, ils n’entrent pas en ligne de compte dans le renouvellement des instances des intercommunales, et associations paracommunales.
L’apparentement, pour quoi faire ?
L’apparentement, et les calculs qui en découlent, est un système mis en place en 1996 en Wallonie, pour que les organes de décision des intercommunales -conseils d'administration, bureaux exécutifs- reflètent les tendances issues des conseils communaux.
Ces déclarations d’apparentement doivent parvenir aux secrétariats des intercommunales pour le 1er mars 2025.
A charge pour les services de calculer, sur base de la “clé d’Hondt”, la répartition des sièges à pourvoir selon le poids électoral des partis.
Dans la plupart des conseils d’administration, une partie des sièges est réservée aux élus issus des communes, une autre partie revient aux élus issus du conseil provincial : les répartitions se calculent indépendamment.
Vivalia : 19 administrateurs politiques et 1 indépendant
L’intercommunale de soins Vivalia compte à ce jour 20 administrateurs “politiques”. Ils passeront à 19 en juillet prochain : Vivalia ayant décidé, dans le cadre de son projet de bonne gouvernance, d’ouvrir son CA à un administrateur “expert indépendant”. Ce siège non politique sera pris sur le quota communal, qui diminuera de 13 à 12 élus.
Le quota provincial ne bouge pas et reste à 7 élus.
Engagés et MR en position de force au sein de Vivalia
Sur base des apparentements des élus communaux et provinciaux, et selon nos calculs, le prochain conseil d’administration de Vivalia sera composé de 10 Engagés, 8 MR, 1 PS.
Engagés et MR raflent donc un siège de plus chacun par rapport à 2018.
Le PS ne garde qu'un seul administrateur sur le trois en 2018. Tandis qu'Ecolo perd son unique représentant avec voix délibérative.
Les verts obtiendront toutefois une place d'observateur au sein du CA.
... et au sein d'IDELUX
A Idélux aussi, Les Engagés et MR se taillent la part du lion.
Au total des cinq conseils d'administration qui composent le groupe, Les Engagés s'appuieront sur 43 administrateurs (31 sur quota communal et 12 sur quota provincial).
Le MR disposera de 31 administrateurs (26 communaux et 5 provinciaux).
Tandis que le PS enverra 7 élus, tous communaux.
Comme à Vivalia, Ecolo perd ses administrateurs à Idélux, mais restera présent comme observateur, sans voix délibérative.
Rappelons que l'intercommunale Idélux Environnement est élargie à onze communes liégeoises et tient compte de leurs apparentements. Sous réserve de confirmation, la formation germanophone Gemeindeinteressen y disposerait d'un représentant.
... et encore de Sofilux
Les Engagés et le MR seront encore largement représenté au conseil d'administration de Sofilux, l'intercommunale chargée d'investir pour le compte des 43 communes, dans des projets liés aux économies d'énergie, à la distribution publique d'électricité, de gaz et de signaux analogiques, et dans le financement de TV Lux.
Sur les vingt administrateurs, le nombre maximum prévu par les statuts, Les Engagés en compteraient désormais la moitié (de 9 à 10), tandis que le MR gagne deux représentants (de 6 à 8).
Ici aussi, PS et Ecolo font les frais de leurs résultats d'octobre, et de la répartition via la clé D'Hondt. Le PS ne conserve que deux conseillers et Ecolo n'a plus de représentant au CA.
Des changements de présidences
Rappelons que les présidences des intercommunales ont fait l'objet d'un accord de partage entre Les Engagés, le MR et le PS.
Les noms ne sont pas encore connus.
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