Santé

Permis refusé de Vivalia : "irresponsable (...) un abus de pouvoir"

Permis refusé de Vivalia : "irresponsable (...) un abus de pouvoir"
 Publié le mercredi 22 fevrier 2023 à 17:00 - Mis à jour le mercredi 22 fevrier 2023 à 18:00    Province

Apèrs Benoît Piedboeuf (MR), c'est au tour du député wallon, Philippe Courard (PS), de critiquer la décision du fonctionnaire délégué qui a refusé de valider le permis de construction d'un hôpital à Houdemont.


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Le député socialiste a l'habitude de ferrailler avec les élus du sud sur le dossier Vivalia 2025, un dossier qu'il a toujours ardemment défendu lors des assemblées générales de l'intercommunale hospitalière. Rien d'étonnant dès lors de l'entendre s'exprimer sur la décision de recaler le dossier de construction d'un hôpital centre-sud.

"Il est choquant à mes yeux qu’un choix aussi stratégique qui engage l’avenir des soins de santé pour toute la province soit laissé à la merci d’une seule personne (le fonctionnaire délégué ndlr) qui, qui plus est, n’a pas à rendre compte de ses choix devant la population" réagit ce mercredi Philippe Courard.

Un abus de pouvoir ?

Philippe Courard n'est pas le premier à critiquer la décision du fonctionnaire délégué. Benoît Piedboeuf l'avait, avant lui, qualifiée de "pathétique". À la suite du maire de Tintigny, le hottonnais en appelle à un recours "en espérant que le Gouvernement wallon qui subventionne ce magnifique projet corrigera cette décision irresponsable et lamentable qui ressemble furieusement à un abus de pouvoir".

"Quand le message ne plait pas, il est plus facile de s’en prendre au messager"
Mathieu Sainlez, conseiller communal arlonais.

La sortie de Philippe Courard risque de faire bondir, à nouveau, les opposants arlonais qui s'étaient montrés très satisfaits (c'est un euphémisme) du refus de l'administration. Dans son compte rendu de la décision, la liste Arlon 2030 (Les Engagés) commente notamment les sorties médiatiques de ces derniers jours :

"Des premiers retours dans la presse attaquent le fonctionnaire délégué en le qualifiant de « doctrinaire » ou dont la décision serait « pathétique » : quand le message ne plait pas, il est plus facile de s’en prendre au messager. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce ne sont pas des mesures d’atténuation ou un redimensionnement sur site qui changeront la donne pour un projet qui s’écarte à ce point des prescrits de l’aménagement du territoire" écrit le conseiller arlonais et membre de l'AG de Vivalia, Mathieu Sainlez.

Du côté du SPW on ne préfère pas commenter ces joutes médiatiques rappelant simplement que le fonctionnaire délégué se base sur la loi et plus particulièrement le CODT, le code du développement territorial, entré en fonction en 2019. En cas de désaccord avec la décision, le recours introduit donnera lieu à un nouvel avis de l'administration qui sera transmis aux ministres compétents.

Dans le cas d'une procédure de permis unique, comme c'est le cas ici, la décision revient donc aux ministres Willy Borsus (MR) et Céline Tellier (Ecolo). En cas de désaccord entre les deux ministres, c'est la décision en première instance qui primera.

Arrêter les combats d'arrière-garde

Philippe Courard, lui, estime que Vivalia 2025 est la seule voie de salut pour l'avenir des soins de santé en Luxembourg et exhorte les acteurs locaux à se mettre autour de la table "pour envisager l’évolution inéluctable des sites existants, ce qu’on a trop tardé à faire jusqu’à présent, préférant se concentrer sur un combat d’arrière-garde", entendez le maintien des sites existants.

Si, comme le rappelle Philippe Courard, "Vivalia 2025 a été réfléchi, négocié, aménagé avec l’accord d’une large majorité d’élus de toutes tendances", le consensus est toujours loin d'être partagé, par les politiques et la population, à mesure que l'on se rapproche d'un hôpital. Et plus particulièrement autour de celui d'Arlon.


Frédéric Feller





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