Judiciaire

Affaire A. Guillaume : le corbeau serait la fille de P. Gillet

Affaire A. Guillaume : le corbeau serait la fille de P. Gillet
 Publié le lundi 21 septembre 2020 à 16:05 - Mis à jour le lundi 21 septembre 2020 à 16:55    Florenville - France


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C'est une information révélée samedi dernier par le quotidien français "Le Parisien" : l'auteur de la lettre anonyme parvenue en octobre 2019 au Parquet de Charleville-Mézières (FR) et à la rédaction de l'Union/L'Ardennais notamment, ne serait autre que Victoria Gillet, fille de Philippe Gillet. Pour rappel, "Le taureau des Ardennes", comme on le surnomme, a été condamné à 22 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'Anaïs Guillaume. L'affaire, qui remonte à 2013, avait fait du bruit dans les Ardennes françaises, mais aussi à Florenville où le véhicule de la jeune femme de 21 ans avait été découvert dans des bois. Suite à un avis de disparition, des battues avaient alors été organisées.

Rappel des faits : en octobre 2019, six mois après la condamnation de Philippe Gillet par la cour d'assises des Ardennes, un corbeau envoie une lettre au Parquet de Charleville-Mézières et à la rédaction de l'Union/L'Ardennais. Selon les mots du quotidien "Le Parisien", "la missive assure qu'Anaïs Guillaume, jeune blonde de 21 ans disparue le 16 avril 2013 après un rendez-vous avec son amant, a en réalité été enlevée et retenue vivante en Belgique jusqu'en 2016. L'auteur du courrier explique que le corps a été enterré sur la propriété de l'agriculteur, dans un lieu déjà fouillé sans succès par les gendarmes, alors qu'il était en prison. Selon le corbeau, un innocent dort donc en prison. Pendant plusieurs jours rien ne se passe".

Le 28 octobre 2019, "pour faire avancer les choses", Victoria Gillet loue une pelleteuse et entame des fouilles avec son voisin. Des ossements sont découverts. Ce sont ceux d'Anaïs Guillaume, portée disparue depuis 2013. Les enquêteurs sont prévenus et finissent d'exhumer le corps. Ils doutent de l'hypothèse d'un corbeau totalement étranger à l'affaire. Les regards se tournent vite vers Victoria Gillet, qui visite son père régulièrement en prison. Le parquet de Charleville-Mézières ouvre une enquête sur ces faits.

C'est donc en août dernier que l'auteur de la lettre aurait été démasqué. "Le Parisien" cite Laurent de Caigny, procureur de la République de Charleville-Mézières. Placée en garde à vue par les gendarmes de la SR de Reims, la jeune femme reconnaît rapidement "avoir fait entrer des téléphones en prison et avoir eu des échanges réguliers avec son père". Pour ces faits, elle devra réaliser un stage de citoyenneté dans les prochaines semaines. Mais les enquêteurs veulent en savoir plus et la questionnent sur la fameuse lettre anonyme. Au bout de seulement quelques minutes, "elle a craqué et lâché son père, confie une source proche du dossier. C'est terrible, cette gamine n'a pas eu une vie facile…"

"Le Parisien" rappelle que Philippe Gillet avait été condamné à 22 ans de réclusion alors que la justice ne disposait pas du corps d'Anaïs Guillaume, laissant la porte ouverte à de nombreuses incertitudes. Selon une source judiciaire, "la donne a changé". Philippe Gillet devait être rejugé en appel devant la cour d’assises de la Marne, à Reims, du 24 mars au 3 avril dernier. "Mais ce procès a été décalé à une date indéterminée. Un report consécutif au supplément d’information déclenché par la découverte des ossements d’Anaïs Guillaume le 29 octobre dernier, sur l’exploitation de Philippe Gillet" conclut "L'Ardennais".