Ce jeudi soir, le conseil communal d'Arlon a dit oui au projet Vivalia 2025. Une approbation suspensive, autrement dit sous conditions. Le conseil d’administration de l'intercommunale devra d'abord signer une convention le liant à la Ville avant d'obtenir définitivement son vote.

C'est indéniablement un vote historique. Après 10 ans d'opposition, la Ville d'Arlon accepte de voter pour la poursuite du projet Vivalia 2025 lors de la prochaine assemblée générale de l'intercommunale, le 24 juin prochain. Autrement dit, elle accepte la création du CHR « Coeur du Luxembourg » à Houdemont et la fin de l'hôpital d'Arlon, qui fera place à un pôle santé ou une proxiclinique, comme aime à les appeler le Directeur général de l'intercommunale hospitalière. Pascal Mertens était d'ailleurs présent ce jeudi soir au conseil communal d'Arlon pour répondre aux questions des élus et s'assurer de leur vote :

« Vous allez permettre d'éviter l'isolement d'Arlon par rapport aux autres communes de l'intercommunale. Grâce à la convention, nous allons enfin tirer un trait sur le passé ».

La convention dont parle Pascal Mertens, c'est la condition sine qua non imposée par la Ville d'Arlon pour donner son vote à l'intercommunale Vivalia. On y retrouve les soins de santé qui seront proposés dans le futur pôle de santé, mais également la cession du bâtiment C (ancien hôpital St Joseph) à titre gratuit.

Le document précise également que « le Centre de santé de la Province et éventuellement le poste médical de garde et le centre de prévention contre les violences sexuelles  s’installeront dans le bâtiment E ». En contrepartie, la Ville s'engage à à se désister de son recours devant le Conseil d’État mais également, « à ne pas introduire – directement ou indirectement - de nouvelles procédures contentieuses en relation avec le projet Vivalia 2025 ». 

Cette convention, le nouveau conseil d'administration de Vivalia devra la signer pour s'assurer du vote des Arlonais. Ce jeudi soir, le conseil communal a donné son accord de manière suspensive. Une procédure résumée de cette manière par le bourgmestre, Vincent Magnus : « s'ils n'acceptent pas la convention, on continue le recours et on n'accepte pas la prolongation de l'intercommunale ».

La Ville d'Arlon rend-elle les armes? 

La balle est désormais dans le camp de Vivalia. Le groupe Ecolo, lui, regrette qu'on cède ainsi sa dernière cartouche : le recours devant le conseil d'état.

« Je ne peux pas comprendre cette stratégie qui vise à déserter le champ de bataille juste au moment où on peut utiliser les pistolets qu'on a acquis, peut-être à prix d'or, même si ce prix était justifié. Vous trouvez que c'est un accord satisfaisant et moi je ne peux pas trouver cet accord satisfaisant, vu qu'il n'y a aucune avancée sur ce qui est vraiment prioritaire : les soins qui seront offerts demain aux Arlonais et aux habitants des communes périphériques. Aujourd'hui, nous voterons donc contre les propositions qui nous sont soumises parce qu'elles sont insatisfaisantes » explique le chef de file Romain Gaudron.

Les élus continueront de surveiller Vivalia

Par la voix de l'échevin Olivier Waltzing, le groupe MR a tenu de son côté à souligner l'accord obtenu avec Vivalia, en s'adressant directement à Pascal Mertens: « vous aviez peur de signer une convention le 2 juin, merci d'avoir accepté de pousser cette idée jusqu'au bout avec le bureau exécutif, merci d'avoir accepté d'ajouter un bâtiment supplémentaire pour le pôle santé. Mais ne nous décevez pas, continuez à nous soutenir comme vous le faites ». 

Un souhait qui se transforme en mise en garde dans la bouche du conseiller communal (Arlon2030), Mathieu Sainlez : « saisissez la chance d'être plus transparent » lance-t-il au directeur général de Vivalia. Le conseiller de la majorité explique toujours regretter un manque de précisions et surtout un timing qui « nous met au pied du mur au niveau du financement après 10 années de discussions ».

Car c'est là que réside aujourd'hui l'urgence pour Vivalia : décrocher auprès des banques les financements nécessaires pour réaliser son plan. Si les astres s'alignent lors de l'AG du 24 juin, elle pourra alors lancer la concrétisation de Vivalia 2025 ou plutôt Vivalia 2030... si tout se passe bien.

Frédéric Feller