Les coeurs sont lourds en ce 21 juillet dans les casernes de la Protection civile. A Libramont comme à Ghlin, Jabbeke et Liedekerke, les agents de la PC manifestent leur peine en bloquant les accès aux casernes. Le service est assuré mais le moral est au plus bas, on sait désormais que les casernes fermeront bien au 1er janvier 2019.

La publication des arrêtés royaux officialisant la réforme a enlevé le dernier espoir d'un retour en arrière de la part du Gouvernement fédéral.

Une réforme ? Pour le délégué CSC services publics, Jean-Paul Filbiche, il s'agit plutôt d'une restructuration :

« quand on supprime quatre casernes et 30 à 40 % d'emplois, c'est une restructuration. Et elle s'est faite sur des critères politiques et budgétaires. Il n'y a eu aucune réflexion stratégique et opérationnelle ».

Là où la pilule a vraiment du mal à passer c'est sur l'avenir du personnel :

« il va y avoir un examen éliminatoire pour désigner ceux qui pourront rester. C'est complètement inédit, le personnel va devoir postuler pour un emploi qu'il occupe déjà ! ».

La publication du syllabus de l'examen a d'ailleurs mis le feu aux poudres car les compétences réclamées sont considérées comme acquises par les hommes et femmes de la PC : « les missions ne vont pas changer et ce sont des matières pour lesquelles les agents ont déjà passé des examens sanctionnés par des brevets du SPF Intérieur » explique Jean-Paul Filbiche.

La Protection civile ne défilera pas ce samedi

C'est suite à la lecture de ce syllabus que les agents de la Protection civile ont décidé de ne pas défiler ce 21 juillet. Un refus inédit dans l'histoire de la Belgique. Jean-Paul Filbiche en est bien conscient mais pour lui c'est l'ensemble des services publics fédéraux qui sont menacés :

« j'ai bien peur que tous les services publics suivent. La NVA est en train de réaliser son objectif : vider le SPF Intérieur de sa substance ».



Frédéric Feller