Publié le jeudi 17 octobre 2024 à 23:25 - Mis à jour le lundi 21 octobre 2024 à 11:25 Province
A l'aube d'une grande réforme souhaitée par le gouvernement wallon, la majorité provinciale s'agrandira-t-elle à trois formations ? Ce jeudi soir, par communiqué, "la majorité provinciale Les Engagés-PS" (sic) invite le MR pour une première consultation.
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Dans un document aux couleurs des deux formations, les présidents provinciaux des Engagés, François Huberty, et du PS, Mélissa Hanus, annoncent avoir "décidé de rencontrer le Mouvement Réformateur pour entamer une discussion concernant les enjeux et les futurs grands projets provinciaux luxembourgeois". La rencontren précise encore le communiqué, sera menée "par les deux présidents dans les tout prochains jours".
Une ouverture au MR appelée par des élus Engagés
D’aucun imaginait une rapide reconduction de l’actuelle majorité à la Province, entre Les Engagés et le PS. D’abord parce qu’elle tient, plutôt bien, depuis 2006, et que les députés des deux formations y ont trouvé leur équilibre sans qu’un nuage ne soit venu l’assombrir. Parce que Les Engagés, ensuite, les plus anciens du moins, ont encore en mémoire les années passées à se morfondre sur les bancs de la minorité, là où ils seraient encore si le PS ne leur avait pas ouvert la porte, en tournant le dos au MR.
Mais il y a eu les résultats…
De juin tout d’abord, qui ont porté une nouvelle majorité bleu-azur inédite au gouvernement wallon, dont l’intention est de réformer la Province.
Puis il y a eu les résultats du 13 octobre, qui ont vu le PS perdre encore un peu de poids sur la province. Une baisse très légère en termes de pourcentage (-0,66%), qui se traduit néanmoins par une perte de trois sièges sur sept !
Sur notre antenne dimanche soir, le président des Engagés François Huberty et Benoît Lutgen ont eu beau relativiser l’écart et ne retenir que le nombre total des sièges décrochés par la majorité provinciale sortante (elle gagne un siège, grâce à la victoire des Engagés), d’autres voix dissonantes au sein de la formation azur ont appelé au changement.
Dès dimanche soir déjà, toujours sur le plateau de TV Lux, François Kinard avait annoncé sans ambiguïté sa préférence pour une coalition avec le MR “c’est le choix de l’électeur. Le PS a perdu. Je vais être clair, et ça ne va pas plaire à tout le monde, mais Les Engagés doivent discuter d’abord avec le MR.” Les propos du bourgmestre d’Aubange et conseiller provincial ont semé le trouble dans les rangs des Engagés. “Dans le sud, d’autres élus s’y sont ralliés”, laissait entendre L’Avenir ce jeudi matin.
Au point de devoir calmer le jeu ?
Les négociations déboucheront-elles sur un grand consensus -à trois partis et à 35 conseillers sur 37- en vue de défendre les intérêts du Luxembourg dans le projet de réforme des Institutions Provinciales, comme l’a appelé à maintes reprises le président provincial du MR Benoit Piedboeuf ? C'est loin d'être acquis.
Ce qui est certain en revanche, c’est qu’il existe bien, déjà, un premier accord de “majorité provinciale Les Engagés et PS”.
Et qu’elle prêtera serment le 6 décembre, avec… ou sans le MR.
Tripartite à la Province : déjà de 1978 à 1981
Si elle voit le jour, la tripartite provinciale ne serait pas une première -contrairement à ce que nous avions laisser entendre précédemment. En 1978, les urnes avaient accordés 25 sièges au PSC, 11 au PRLW et 14 au PS, ofert un majorité de blocage au PSC et rendu impossible une reconduction de l'alliance PRLW-PS. Les négociations sont restées dans l'impasse jusqu'au 22 décembre 1978, jour de l'installation du conseil. Il aura fallu attendre le conseil du 27 décembre, reconvoqué par le gouverneur Planchard, et une ultime négociation, pour qu'une solution se dégage, comme le rappelle le Centre de Recherche et d'Information Socio-Politiques (CRISP), dans son courrier hebdomadaire du 8 juin 1979.
"Le gouverneur Planchard ayant reconvoqué le conseil provincial pour le mercredi 27 décembre 1978 et les candidatures de sénateurs provinciaux devant être déposées le lendemain 28, il y a eu le soir du mardi 26 une proposition de compromis émise par M. Nothomb : une députation permanente bipartite (3 élus P.S.C.+ 3 élus P.S.) et un accord triparti de gestion de la province avec attribution au P.R.L.W. du siège de sénateur provincial devant revenir au P.S.
Cette proposition a été rejetée par le bloc du P.S. et du P.R.L.W., notamment parce qu’elle aurait trop défavorisé la représentation sénatoriale socialiste, et de nouvelles négociations ont abouti le 27 à 17h à la formation d’une tripartite "traditionnelle" (la première de l’histoire de la province) malgré l’opposition de M. Nothomb qui craignait une mise en veilleuse du conseil provincial et un futur grippage d’une alliance formée de deux blocs égaux.
Le P.S.C. a obtenu 3 députés permanents, 2 sénateurs provinciaux et la présidence de l’assemblée (poste transféré à M. Bastin), le P.S. 2 députés permanents et 1 sénateur provincial, et le P.R.L.W. seulement un député permanent."
Les députés permanents élus le 27 décembre 1978, évidemment à l’unanimité, sont :
- pour le P.S.C. : M. Moniotte et deux nouveaux venus à la députation, l’avocat Bernard Caprasse (jusqu’alors conseiller communal de Vielsalm) et le journaliste André Collard (de Marche-en-Famenne) ;
- pour le P.S. : les élus sortants Hollay et Labiouse, leur collègue Elie Deworme étant promu sénateur provincial de Namur (chap.9, e, ci-devant) ;
- pour le P.R.L.W., M. Bock préféré à l’autre élu sortant, M. Schreder (sans les élections anticipées de décembre 1978, M. Bock aurait dû devenir sénateur provincial de Liège en avril 1979).