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Prison d’Arlon. “On m’a laissé 4h avec une fracture !”

Prison d’Arlon. “On m’a laissé 4h avec une fracture !”
 Publié le lundi 02 décembre 2019 à 17:40 - Mis à jour le lundi 02 décembre 2019 à 18:04    Arlon


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Nourédine Ouartassi est un homme impatient. “C’est vrai, admet son avocat, mon client peut se montrer exigeant, surtout face à ce qu’il pense être injustifié. Alors imaginez : rester quatre heures avec une fracture du poignet, sans le moindre soin infirmier…

En prison depuis deux ans à Arlon, Nourédine Ouartassi a téléphoné à la rédaction de TV Lux, pour nous faire part de son mécontentement. 

Voici une semaine, j’ai chuté lourdement. Blessé au crâne, des douleurs à la main, j’ai demandé à être vu par les infirmières de l’établissement. Elles ont refusé, me disant que je ne pourrai être pris en charge que deux jours plus tard, au retour du médecin.” 

L’homme nous raconte comment il a dû patienter quatre heures dans sa cellule, et insisté fortement,  avant d’être enfin pris au sérieux. “Dans un premier temps, elles m’ont dit : “c’est bon, mets de la crème et prends une aspirine!”. En entendant ça, je me suis énervé, c’est vrai. Et enfin, elles ont accepté de m’envoyer aux urgences à l’hôpital d’Arlon.” Là, le diagnostic tombe rapidement : fracture du scaphoïde. Poignet plâtré. 

A en croire Nourédine Ouartassi, ce n’est pas la première fois que ces deux infirmières semblent faire peu de cas de sa situation. Au point que le détenu vit depuis un an avec une incapacité de 20% sur un doigt suite à une fracture mal soignée :

“Quand j’ai demandé à voir un orthopédiste à Bruges, il n’en revenait pas. Malheureusement, il m’a dit qu’il était trop tard pour opérer. Je vais devoir vivre avec...” 

A l’époque, ces faits ont été signalés à l’instance fédérale de surveillance des centres de détention. “Voilà qui explique peut-être pourquoi mon client n’est pas pris avec tout le sérieux qu’il mérite”, avance son avocat, Me Dimitri De Coster.

Le temps paraît plus long

De son côté, la direction de la prison d’Arlon évoque le secret professionnel et se refuse à tout commentaire sur ce cas particulier. Mais pour Delphine Rion, “il ne fait aucun doute que le service médical fonctionne bien.” Et de préciser que le temps ne s’écoule pas de la même manière en prison : “Pour emmener un détenu à l’hôpital, il y a beaucoup de choses à mettre en place, notamment en matière d’escorte. Cela prend du temps, et je peux comprendre que pour les détenus, ça ne va pas assez vite. L’attente peut sembler plus longue dans une cellule, sans être nécessairement tenu informé de tout ce qui se passe.” 

Quant à savoir si les infirmières se montrent moins attentives à l’égard de Nourédine Ouartassi depuis son signalement à l’instance de surveillance, la direction de la prison ne nous en dira pas plus. 

A Nourédine Ouartassi, non plus. L’homme, toujours aussi impatient, nous a rappelé : il s’est vu refuser tout rendez-vous avec la direction, suite à notre demande de renseignements…

  

 Christophe Thiry