Politique

Récupération de créances à Vivalia : « Aucun souci » selon Fourny

Récupération de créances à Vivalia : « Aucun souci » selon Fourny
 Publié le jeudi 09 novembre 2017 à 18:44 - Mis à jour le vendredi 10 novembre 2017 à 19:19    Neufchâteau - Province


Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions


« Il n'y a aucun souci. Ni légal. Ni déontologique. Ni moral ! ». Remonté, Dimitri Fourny se dit indigné par les récents articles dans l'Echo, faisant état d'une éventuelle collusion, voire d'un conflit d'intérêt.

 Selon L'Echo, dans ces deux publications des 4 et 6 novembre, Dimitri Fourny serait intervenu en 2002 au conseil d'administration du Centre Hospitalier de l'Ardenne (à cette époque l'intercommunale unique Vivalia n'est pas encore constituée) pour appuyer la désignation de l'huissier de justice Bernard Graulich, en vue de mener à bien des récupérations de créances auprès de patients mauvais payeurs.

Le problème selon L'Echo est que Maître Graulich, dont les bureaux se situent dans le même bâtiment que de ceux de Dimitri Fourny, aurait ensuite recouru aux services de l'avocat chestrolais lorsqu'il fallait entamer des procédures judiciaires pour certains de ces dossiers.  

Jusqu'ici muet auprès de nos confrères de L'Echo, Dimitri Fourny se montre plus prolixe lorsque nous le joignons en Espagne où il se trouve pour le moment. « En 2002, j'étais administrateur au CHA. Les cliniques de Libramont – Ste-Ode étaient alors confrontées à un déficit impressionnant. Parmi toute une série de mesures en vue de réduire ce déficit, les administrateurs du CHA ont décidé de mettre fin au contrat qui la liait à une société de recouvrement liégeoise -dont les résultats ne donnaient pas satisfaction- pour désigner l'huissier de justice Bernard Graulich ».

L'huissier de justice aurait-il ensuite confié des missions à l'avocat Dimitri Fourny ?

Le Chestrolais s'en défend : « Durant toute la période où j'étais administrateur au CHA, je n'ai jamais pris un seul dossier de recouvrement pour le compte du Centre Hospitalier de l'Ardenne ! »
Ce que nous confirme Mr Graulich : « Pour les dossiers de recouvrement du CHA, je travaillais avec Mr Poncelet. De la même manière que je fais appel à d'autres avocats lorsque je dois faire instruire des dossiers pour l'IFAC à Marche-Bastogne ou pour les CSL à Arlon-Virton... »  

Et c'est ici, pour les CSL d'Arlon-Virton, que le nom de l'avocat chestrolais apparaît. En 2005, Bernard Graulich est à nouveau mandaté comme huissier de justice, par les Cliniques du Sud-Luxembourg cette-fois, « à nouveau au terme d'un marché public restreint », nous dit-il.

Il fait alors appel à l'avocat Fourny, lequel est devenu entre-temps député wallon et a démissionné de son poste d'administrateur à la clinique de Libramont. « Et il n'y a là, pas l'ombre d'une irrégularité », assure le député-bourgmestre.
 

"L'affaire Fourny" évoquée au CA de Vivalia


Les récents articles de L'Echo ont mis mal à l'aise certains administrateurs de Vivalia. Le point a d'ailleurs été soulevé par Brigitte Pétré (Ecolo) et Anne Laffut (MR) lors du CA de ce mardi soir.

Il nous revient que toutes les précisions ont été apportées quant à la régularité de la désignation de l'huissier de justice. Pour s'assurer de son bon droit et rassurer ses membres, l'intercommunale demandera tout de même à Bernard Graulich qu'il confirme par écrit le bien fondé de la procédure.

Mais s'il apparait qu’il n’y a aucun souci d'un point de vue légal, certains au CA de Vivalia émettent des réserves d’un point de vue éthique.
« Dans cette période où les responsables politiques sont jugés durement, je me demande encore comment Dimitri Fourny, chantre de la bonne gouvernance, a accepté de prendre ces dossiers ? » nous glisse un administrateur.   

Les propos du bâtonnier "déplacés" selon le député-bourgmestre

Cette « affaire » risque d'avoir d'autres répercussions. Il est peu dire en effet que les propos accordés à L'Echo par le bâtonnier de l'ordre des avocats du Luxembourg Maître Vincent Ghislain ont fait bondir Dimitri Fourny. « Non seulement totalement déplacée sur la forme, sa réaction est aussi contraire à la déontologie. Jamais le bâtonnier ne m'a contacté pour entendre mon point de vue,  et il n'en a pas référé au Conseil de l'ordre. »


Contacté par nos soins Me Ghislain nous explique ne pas encore avoir pris position : "j'en suis au stade de la réflexion".

Pour autant le barreau du Luxembourg devra probablement se pencher sur le "cas Fourny" d'un strict point de vue déontologique.
Dans cette hypothèse, toutes les parties seraient entendues et une instruction serait menée en interne. Suite à celle-ci, décision serait prise ou non de renvoyer le dossier devant le conseil de discipline de l'Ordre à Liège.
Une procédure qui, actuellement, n'a pas encore débuté.


Christophe Thiry 

@xtofthiry