Ce mercredi, le conseil communal d'Arlon a pu découvrir la DPC, déclaration de politique communale d'Arlon. Arrivée plus de trois mois après l'installation du conseil, elle a subi les critiques de l'opposition, sans vraiment faire de vagues. Ce sont finalement d'autres points qui ont fait débat.

C'est un document de 13 pages qui s'est fait attendre. La Déclaration de politique communale de la nouvelle majorité était bien évidemment attendue au tournant par l'opposition, Ecolo+ en tête qui a ouvert le feu en premier : "vu le délai, nous nous attendions à un spectacle grandiose, que dis-je un feu d'artifice d'idées concrètes et chiffrées comme le prévoit notre cher code de la démocratie locale. Imaginez notre surprise en découvrant un texte qui ressemble plus à un cortège de bonnes intentions qu'à un véritable projet pour notre ville" commente le conseiller Romain Gaudron.

Le document relève effectivement plus d'un condensé des engagements électoraux que d'un plan d'investissements sur 6 ans. On y retrouve les intentions de la majorité dans tous les domaines de la vie publique (logement, social, environnement, sports, travaux, etc.). Le chef de file des verts y relève néanmoins l' "excellente idée de pôle social unique et intégré sous la houlette du CPAS", mais s'interroge sur sa future implantation.

Ecolo+ exprime également son "inquiétude quant aux moyens qui seront alloués à la Maison de la Culture et au pôle culturel de l'Hôtel du Nord. Ces projets d’envergure nécessitent des investissements massifs. Quels sont les budgets prévus et leur planification dans le temps ? Comment allez vous opérer pour s’assurer de la réussite de ces deux beaux projets en parallèle ?"

En tête de ses critiques, le PS arlonais a pointé la politique du logement: "le MR et Arlon 2030 s’étaient engagés à renforcer l’offre de logements accessibles, notamment via l’Agence Immobilière Sociale et la mise à disposition de quotas de logements pour des loyers modérés. Pourtant, la DPC reste floue sur les objectifs concrets. Pas de chiffres, pas de calendrier, pas de budget clair. Comment allons-nous garantir à chaque Arlonais un logement abordable si la majorité elle-même n’a pas de plan structuré ?" fustige Charles Coibion, réclamant "un chiffrage précis des engagements pris sur le logement".

Même demande sur les engagements en faveur du climat, un point sur lequel est également revenu Ecolo+, regrettant le manque d'objectifs chiffrés, "afin de savoir où l'on va, comme un GPS pour guider notre char vers un avenir plus vert", a commenté Romain Gaudron qui avait saupoudré son intervention de références au carnaval qui se tient ce week-end à Arlon.

Sur le même ton, Vincent Magnus réplique d'ailleurs "qu'il ne s'attendait pas à un corso fleuri" de la part de l'opposition. Sur le volet environnemental, l'échevine (Arlon20230) Anne Lamesch, égratigne les socialistes estimant qu'à l'époque de leur échevinat, cela se limitait à "Arlon, Ville propre et fleurie" et que les objectifs sont bien précis et chiffrés, citant en exemples "les travaux du parc urbain à l'Hydrion qui viennent de débuter", l'accompagnement des citoyens en matière d'énergie ou encore l'Espace Milan. "Je ne peux pas vous laisser dire qu'il n'y a pas d'ambition", rétorque-t-elle. L'échevin MR Olivier Waltzing, répondra sur les questions de mobilité et plus particulièrement le projet de Park and ride : "on essaie de débloquer cette situation, il faut cette gare à Viville".

La motion d'Ecolo sur le maintien de l'arrêt de Stockem est validée

Le park&ride à Viville, c'est l'Arlésienne de la mobilité arlonaise. En attendant, son hypothétique concrétisation, les élus arlonais ont décidé de montrer leur soutien unanime au maintien de l'arrêt de Stockem. La motion d'Ecolo+, amendée d'une référence au ministre Gilkinet, a été acceptée à l'unanimité en fin de conseil. Pour rappel, cet arrêt et celui d'Aubange figurent depuis longtemps sur une liste de ponts d'arrêts que la SNCB pourrait supprimer, même si aucune confirmation n'a été validée jusqu'à présent. L'arrêt de Stockem est fréquenté de manière hebdomadaire par plus de 400 navetteurs.

L'ancien Blokker abritera des logements sociaux

Autre point soutenu par la majorité du conseil, la rénovation de l'ancien magasin Blokker. Racheté par la Ville dans le cadre de l'opération de rénovation urbaine de l'hypercentre d'Arlon, le bâtiment relie la Grande-rue et celle de l'Esplanade. Le bureau d'architectes "l'Arche Claire" a présenté une rénovation en profondeur qui permettra de conserver un espace commercial de 130m2, deux logements côté Grand-rue et six à l'autre extrémité où des parkings seront également aménagés pour les futurs résidents.

Les six logements de la rue de l'Esplanade seront confiés à l'immobilière sociale Logésud. Les travaux ne devraient pas débuter avant le mois de juin. Un toit végétalisé fera la jonction entre les deux extrémités du bâtiment.

Le budget HTVA est de plus de 2,65 millions d'euros. Avec les subsides et les loyers, la majorité estime que l'opération ne pèsera pas sur les finances communales. La Ville aura l’obligation de conserver le bien pendant un minimum de 15 années. Aucun appel d'offres n'a été lancé pour le futur commerce.

La rénovation urbaine se poursuivra avec des projets ambitieux

L'opération de rénovation et revitalisation urbaine continuera durant toute la législature et même au-delà avec plusieurs projets ambitieux, comme le remembrement de bâtiments qui permettront, à terme, de relier la Grand-place et la place du Dr Hollenfeltz. L'idée est notamment d'y aménager une placette végétalisée et de mettre en valeur le patrimoine gallo-romain vu la proximité avec la muraille romaine.

Une nouvelle entrée sera également aménagée dans l'enceinte de la caserne Léopold où seront installées des toilettes publiques. 

Tout le périmètre de l'Hôtel du Nord est également concerné par des projets de rénovation de sa cour mais également de la Maison des associations. 

Nous y reviendrons dans de futurs reportages.

Frédéric Feller