Politique

Conseil communal de Hotton : déni de démocratie ou dévoiement de la règle ?

Conseil communal de Hotton : déni de démocratie ou dévoiement de la règle ?
 Publié le jeudi 03 juin 2021 à 12:04 - Mis à jour le lundi 04 juillet 2022 à 15:33    Hotton


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Ces deux-là ne prolongeront jamais une séance de conseil communal, sur une terrasse ensoleillée… 

Ce mardi soir, le ton est à nouveau monté en fin de séance entre le bourgmestre de Hotton Jacques Chaplier et Philippe Courard, chef de file de l’opposition. Très brièvement toutefois, car le bourgmestre a rapidement levé la séance, privant de parole la minorité et de son droit à poser des questions “d’actualité”. Qui abuse ? Ce sera peut-être au ministre de trancher. 

Alors que la séance touchait à sa fin, la conseillère de la minorité Nathalie Mornie a demandé à interroger le collège sur une question d’actualité. 

C’est la même que le mois précédent. Je voudrais savoir…”, commence la conseillère, avant d’être coupée net : “Donc si c’est la même, elle n’est plus d’actualité. Terminé” décide le bourgmestre.

Nathalie Mornie a eu beau insister, rien n’y fît. Le bourgmestre, visiblement excédé, a clôt le conseil : “vous revenez tout le temps avec les mêmes questions, il faut arrêter”, puis a coupé la communication, laissant seuls devant leurs écrans les élus de la minorité … (Extrait ci-dessous)

“Un déni de démocratie” selon Philippe Courard

C’est une preuve évidente de non respect de la loi, s’empresse de rebondir Philippe Courard, pas prêt de laisser tomber. Nous n’avons même pas été autorisés à poser les questions, je veux que ce soit consigné dans le p.v. C’est honteux. On en fera référence à la tutelle.Et d’ajouterC’est vraiment un dictateur !”

Dans un communiqué partagé dès le lendemain, Philippe Courard dénonce ni plus ni moins le déni de démocratie.

"Si le Conseil communal n'est plus un lieu de débats et d’informations, écrit-il, on passe à côté d'un fondement essentiel de notre démocratie locale.” Et il avance sa propre explication à l’attitude du bourgmestre : “Son énervement causé par les nombreuses interrogations des citoyens soulevées à propos d'un projet à Monteuville ne peut justifier pareils agissements. Nous étions parfaitement dans notre rôle quand nous les avons relayées en séance.

“Un dévoiement de la règle”, selon Jacques Chaplier 

Le bourgmestre, que nous avons joint, nous donne une tout autre justification :

Je ne veux plus entrer dans le jeu de la minorité. A chaque séance, ils viennent avec des séries de questions, qui  -je suis en train de faire le relevé- n’ont majoritairement rien à voir avec l’actualité communale. Les questions de fin de séance commencent à durer plus longtemps que le conseil lui-même, ça en devient ridicule.

Vers une révision du Règlement d’ordre intérieur

Irrité par ce qu’il considère être “un abus et un dévoiement du système”, Jacques Chaplier entend bien revoir le règlement d’ordre intérieur. 

A l’avenir, les questions d’actualité devront être déposées par écrit au plus tard la veille de la séance. Le collège y répondra, soit directement en séance, soit par écrit. Comme cela se fait partout ailleurs.” 

En attendant, gageons que reviendront lors de la prochaine séance, les questions d’actualité prévues ce mercredi (sur la traversée de Hampteau ; sur les événements de l’été ; sur les travaux du Chat et du jet d’eau)  

Et là, le bourgmestre ne pourra pas dire qu’elles ont déjà été posées…

Christophe Thiry

Voici l'extrait de fin de séance :