L'avis vient de tomber dans les boîtes aux lettres de habitants de Manhay, le bourgmestre Robert Wuidar a décidé de restreindre l'utilisation de l'eau de distribution pour le remplissage des piscines, le lavage des voitures et l'arrosage des pelouses.

« Nous connaissons actuellement une période de sécheresse assez inquiétante et l'eau de distribution commence à faire défaut à certains endroits. C'est la raison pour laquelle je fais appel à votre civisme et votre sens de la solidarité afin d'utiliser l'eau potable avec parcimonie » écrit le Bourgmestre.

Même consignes de la part de la commune de Libin qui a publié le 29 mai un arrêté interdisant « d'utiliser l'eau de la distribution à d'autres fins que l'usage ménager (alimentation et sanitaire) ». Et de prévenir que « les contrevenants seront punis de peines de police ».

Nassogne avait publié un arrêté similaire le 22 mai.

Vigilance dans d'autres communes

A Tellin, on surveille également de près le débit des captages d'eau. Selon les derniers relevés « on consomme 480 m3 pour 600 m3 produits » commente Jean-Pierre Magnette. Rien d'alarmant donc pour le bourgmestre qui, comme ses homologues ardennais, reste néanmoins vigilant.

A Libramont, l'échevin des travaux craint une pénurie d'ici un mois ou deux si la météo ne change pas. « On ne voit rien venir et les réserves s'épuisent progressivement » explique Bernard Jacquemin.

Déjà confrontée à une pénurie en hiver, la commune (propriétaire de son réseau) avait du faire appel à la SWDE pour assurer l'approvisionnement en eau potable. Depuis lors, elle a réalisé quatre nouveaux captages qui seront bientôt opérationnels mais dont l'eau doit encore être traitée. Le point sera à l'ordre du jour du Collège ce vendredi.

Phase de vigilance au Grand-Duché de Luxembourg

Chez nos voisins, le Ministère du développement durable et des infrastructures a lancé ce mercredi 31 mai une phase de vigilance nationale, invitant les communes et les citoyens à réduire leur consommation en eau potable.

Le département de l'environnement explique s'appuyer sur les données météorologiques des semaines et mois passés : « L’hiver hydrologique 2016/2017 était particulièrement sec et le cumul des précipitations n’était que de 251 mm, ce qui ne correspond qu’à 55% de la moyenne à long terme ».

Les communes grand-ducales sont invitées à montrer le bon exemple, notamment « en renonçant, dans la mesure du possible, à l’irrigation des pelouses, parcs, cimetières et terrains de sports ainsi qu’au fonctionnement de fontaines et au lavage de surfaces scellées ».

Pas de situation inhabituelle estime la SWDE

La Société wallonne de l'eau (qui fournit de l'eau pour 208 communes) se veut rassurante : « nous ne sommes pas dans une situation comme à l'été 2015 où nous avions du activer une série de mesures pour faire l'appoint dans les châteaux d'eau » explique son porte-parole, Benoît Moulin.

Néanmoins, la SWDE reconnaît un défaut de pluviosité de plus de 30% en moyenne en Wallonie. Alimentées essentiellement par des captages de surface, les communes ardennaises sont plus sensibles aux épisodes de sécheresse. Mais la société se dit prête à intervenir en cas de baisse de la production, notamment grâce aux bonnes réserves du barrage de Nisramont.


@FellerFrederic