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La France relance ses contrôles aux frontières le 1er novembre. Les élus socialistes de la Grande Région s'insurgent

La France relance ses contrôles aux frontières le 1er novembre. Les élus socialistes de la Grande Région s'insurgent
archive TV Lux
 Publié le mardi 29 octobre 2024 à 20:54 - Mis à jour le mardi 29 octobre 2024 à 22:15    France - GDL

Ce 1er novembre marquera le prolongement par les autorités françaises des contrôles à la frontière. Une mesure annoncée il y a 10 jours par le premier ministre Michel Barnier. Une mesure jugée "populiste, inefficace et vexatoire" par le PS de Meurthe et Moselle. Chez nous, le PS Luxembourg contresigne la déclaration.


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Les élus socialistes de la Grande Région ont décidé de faire cause commune pour défendre la libre circulation des personnes instaurée dans l'espace Schengen. Dans un communiqué publié le 28 octobre, le PS de Meurthe et Moselle dénonce le retour des contrôles aux frontières voulu par le gouvernement Barnier pour limiter l'immigration clandestine. Jugée "disproportionnée et inefficace", la mesure est également critiquée d'avance sur l'impact qu'elle pourrait avoir sur la circulation transfrontalière :

"Qui va voir ses déplacements quotidiens encore plus compliqués, ses temps de trajet allongés et rendus aléatoires ? Qui va être affecté ? Les accords de Schengen ne sont pas théoriques pour nous, ils conditionnent l’emploi, le développement économique, les échanges familiaux et professionnels… En ciblant ainsi nos territoires au prétexte de nécessités sécuritaires, le Gouvernement s’attaque à notre quotidien, à nos entreprises, à leurs salariés, à nos concitoyens" écrivent les élus socialistes dans leur communiqué. 

Un communiqué signé et relayé au-delà des frontières du Grand-Est par des élus socialistes belges et luxembourgeois. Chez nous, la présidente provinciale Mélissa Hanus se joint à la déclaration commune de même qu'Henri Lewalle, ardent défenseur de la mobilité transfrontalière.

Des contrôles qui dérogent aux accords de Schengen

Selon le code frontières Schengen, un État membre ne peut réintroduire des contrôles à ses frontières intérieures que temporairement et en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure. Ces dernières années, des pays comme la Suède, le Danemark, l'Allemagne ou la France ont ainsi réintroduit des contrôles pour lutter contre le terrorisme, le crime organisé ou pour limiter les flux migratoires. Dans les faits, la France déroge aux accords de Schengen depuis les attentats de Paris en 2015. Aujourd'hui, c'est le contrôle de l'immigration clandestine qui est mis en avant par le gouvernement français pour justifier la prolongation de ces mesures aux frontières. Testés à la frontière italienne, ces contrôles seront généralisés à toute les frontières terrestres françaises, a déclaré il y a 10 jours le Premier ministre.

Pour les élus socialistes la mesure est "populiste car elle s’inscrit dans le choix du Gouvernement de Michel Barnier de s’appuyer sur l’extrême droite pour gouverner". Ils estiment qu'il serait plus approprié de mener "une coopération transfrontalière approfondie en matière de sécurité et de renseignement plutôt que de recréer un obstacle qui s'apparente plutôt à une mesure vexatoire pour les frontaliers". 

Dans leur communiqué, les signataires réclament un cadre précis pour ces contrôles :

  • qu’ils ne soient pas positionnés à la frontière elle-même, mais à l'intérieur des frontières, aux points où cela perturbera le moins possible les déplacements.
  • que la durée de cette mesure de réinstauration des contrôles fixes soit réduite à son minimum, en clarifiant dès maintenant les objectifs poursuivis, les indicateurs de succès et une date prévisible pour la fin de cette opération exceptionnelle.
  • que l'opération soit évaluée en amont de toute reconduction éventuelle. 

"Non au ciblage des frontaliers" conclut le communiqué, soulignant enfin l'attachement des habitants de la Grande Région à l'accord de Schengen. Un accord qui fêtera en 2025 ses 30 ans dans une Europe où le repli sur soi et le retour des frontières semble plus que jamais menacer l'idéal européen.


Ci-dessous, les signataires du communiqué du PS de Meurthe et Moselle.


Frédéric Feller