Judiciaire

Perquisitions chez Valvert : y a-t-il tromperie sur la marchandise?

Perquisitions chez Valvert : y a-t-il tromperie sur la marchandise?
 Publié le mardi 18 mars 2025 à 17:27 - Mis à jour le mercredi 19 mars 2025 à 10:37    Etalle

Ce 18 mars des perquisitions ont eu lieu à l'usine Valvert à Etalle. Un dossier est à l'instruction pour vérifier si Nestlé-Waters respecte bien son cahier des charges. En ligne de mire : le respect du label eau minérale naturelle.

"L'eau minérale belge naturelle" de Valvert est-elle vraiment naturelle? C'est la question au cœur d'une perquisition qui a eu lieu ce 18 mars à Etalle sur le site de l'usine de Nestlé-Waters. Comme nous le confirme la magistrate de presse du Parquet du Luxembourg, l'enquête ne vise pas un problème sanitaire mais plutôt le respect de la réglementation européenne :

"Il s'agit de vérifier que les eaux vendues respectent bien le cahier des charges eau minérale naturelle ou eau de source". Le dossier a été mis à l'instruction dans le but de tirer au clair cette suspicion d'une filtration non conforme au cahier des charges. Si une telle opération était avérée cela signifierait que Valvert trompe le consommateur et lui vend un produit à un prix trop élevé.

Les vérifications débutent à peine, elles ont été réalisées en présence du directeur de l'usine et du directeur chargé du contrôle qualité. Notons qu'en plus des inspecteurs de police, des agents de l'Afsca étaient également partie prenante de l'opération. On ne sait pas à ce stade, s'ils ont révélé des infractions au niveau sanitaire.

Ce mercredi matin, la société mère Nestlé Belgilux a réagi par voie de communiqué : "Nous tenons à rassurer nos consommateurs que toutes nos eaux peuvent être consommées en toute sécurité et que leur composition minérale comme mentionnée sur leurs étiquettes a toujours été préservée. Nestlé Waters continue de discuter ouvertement et constructivement avec les autorités locales compétentes et d'opérer sous leur contrôle."

Précisons que cette opération fait écho à un scandale mis au jour l'an dernier chez nos voisins français où l’inspection générale des affaires sociales a révélé l’utilisation de traitements interdits (filtration, traitements UV, ...) sur des sites d’embouteillage du géant Nestlé-Waters. A l'époque, l’entreprise avait justifié le recours à ces techniques par les « évolutions de l’environnement autour de ses sources, qui peuvent parfois rendre difficile le maintien de la stabilité des caractéristiques essentielles » (Le Monde du 29/01/2024).
Selon nos confrères, l’arrêt du recours à ces dispositifs avait obligé l’entreprise à suspendre l’activité de certains de ses puits dans les Vosges, du fait de « leur sensibilité aux aléas climatiques », conduisant à une réduction des volumes de production d’Hépar (par deux) et de Contrex.


Frédéric Feller Christophe Thiry



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