Mélissa Sauvage, Renaud Dessart et Fabrice Duchesne, reconnus hier coupables du meurtre d'Antoine Marchal, dont le corps avait été découvert le 9 septembre 2020 à Bomal, sont fixés sur leur sort. Fabrice Duchesne écope de la peine la plus lourde.

25 ans de prison pour Fabrice Duchesne. Celui que le ministère public considère comme l'auteur des coups mortels infligés à Antoine Marchal écope de la peine la plus lourde. Une décision que le jury motive en référence à ses antécédents judiciaires. L'homme a déjà sévi en France il y a quelques années, rendant une personne tétraplégique.

La fille de la victime, Mélissa Sauvage, qualifiée par le ministère public d'instigatrice du meurtre, écope quant à elle d'une peine de 22 ans de prison, soit six de moins que ce qui était requis. Son arrestation immédiate a été demandée par l'avocate générale, dans l'objectif d'éviter sa fuite ainsi que celle de Renaud Dessart. Ce dernier, qui était éperdument amoureux de son ex-compagne de l'époque, l'une des circonstances atténuantes apportées par le jury, écope d'une peine plus légère : 15 ans de prison. À savoir que Renaud Dessart a été le seul accusé à être présents tous les jours à l'audience.

Le quatrième accusé dans ce procès, Cédric Tarantini, uniquement reconnu coupable d'un GPS ayant appartenu à Antoine Marchal, en ignorant tout de sa mort, écope quant à lui de 8 mois d'emprisonnement avec sursis. Celui-ci a notamment l'obligation de mettre un terme à ses addictions aux stupéfiants.

Voilà donc pour les sanctions qui clôturent ces presque trois semaines de procès. Pour la famille d'Antoine Marchal, cette cour d'assises a répondu aux attentes.

Les réactions du filleul de la victime et de l'avocat d'un des accusés

Pour rappel, Mélissa Sauvage, Renaud Dessart et Fabrice Duchesne ont été déclarés coupables, en qualité d’auteurs ou co-auteurs, d’avoir extorqué à l’aide de violence ou de menaces, avec les circonstances que l’infraction a été commise la nuit par deux ou plusieurs personnes, qu’un véhicule a été utilisé pour faciliter l’infraction, pour assurer leur fuite, et qu’un meurtre avec l’intention de donner la mort a été commis".

Le jury s'est notamment appuyé sur l'expertise du médecin légiste, qui a expliqué que l'hémorragie intracrânienne d'Antoine Marchal, causée par les coups donnés par Renaud Dessart et Fabrice Duchesne, était "la cause probable" de la mort, et que la thèse de l'overdose de médicaments pris par Antoine Marchal pour échapper à la prison ne tenait pas la route. Toujours selon le jury, la victime n'a d'ailleurs jamais reconnu la responsabilité des faits de mœurs que Mélissa Sauvage lui reprochait. 

Le soir du 31 août 2020, les accusés ont fait preuve d'une extrême violence. Le jury estime que les circonstances de la mort étaient prévisibles au vu des lésions infligées à Antoine Marchal, que les accusés connaissaient les risques de leur venue à Bomal, et qu'ils n'ont jamais appelé les secours. Les jurés se basent également sur la téléphonie avec l'échange de messages de haine vis-à-vis de la victime, qui ne pourra jamais se défendre des faits qui lui sont reprochés, et n'ont jamais été prouvés.