Judiciaire

Jean Lahure, 76 ans, avait étranglé son épouse Arlette : 10 ans de prison

Jean Lahure, 76 ans, avait étranglé son épouse Arlette : 10 ans de prison
 Publié le jeudi 12 avril 2018 à 18:32 - Mis à jour le jeudi 12 avril 2018 à 18:46    Neufchâteau - Vaux-sur-Sûre


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Jean Lahure, 76 ans, a été condamné ce jeudi par le tribunal correctionnel de Neufchâteau à 10 ans de prison pour l'assassinat de son épouse Arlette Escoyez, âgée alors de 78 ans.

Dans la nuit du 16 au 17 novembre 2016, Jean Lahure a mortellement étranglé celle qui partageait sa vie depuis 30 ans. Le drame s'était produit au domicile du couple à Rosière-la-Grande (Vaux-sur-Sûre). Les époux occupaient un logement aménagé dans la partie d'un bâtiment propriété de la fille et du beau-fils d'Arlette Escoyez. Les faits s'inscrivaient dans un contexte particulier. Dépressif, Jean Lahure avait des idées suicidaires et voulait emmener son épouse avec lui dans la mort, s'estimant tous les deux malades et pensant qu'elle ne pourrait vivre sans lui. De plus, Jean Lahure appréhendait un déménagement du couple vers Muno. Les rapports étant tendus avec la fille et le beau-fils d'Arlette Escoyez, voisins et propriétaires des époux Lahure-Escoyez. Arlette Escoyez semblait mieux accepter ce nouveau déménagement.

Une première tentative une semaine avant les faits

Le 9 novembre 2016, Jean Lahure avait déjà essayé d'étouffer son épouse avec un oreiller. Le couple avait consulté son médecin traitant dès le lendemain pour évoquer cet incident. Le généraliste avait guidé Jean Lahure vers un psychiatre. Mais quelques jours plus tard, le septuagénaire était finalement passé à l'acte. Alertée, la fille d'Arlette Escoyez avait découvert la scène tandis que Jean Lahure tentait de s'ouvrir les veines. Incarcéré depuis les faits, Jean Lahure a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour répondre d'assassinat. Ce qui sous entendait dont une préméditation. Le parquet avait réclamé 18 ans de prison.

Éléments de préméditation

Du côté de la défense, l'intention homicide était admise puisque Jean Lahure a volontairement tué son épouse, mais la préméditation était contestée. Le tribunal a néanmoins estimé être face à des éléments de préméditation. La tentative d'étouffement a été prise en compte. Mais aussi d'autres actes de Jean Lahure avant le drame : il a effectué des démarches comme consulter internet sur le sujet de la strangulation, consulter sa banque ou mis fin à l'abonnement d'un magazine au nom de son épouse. Et ce alors qu'il était pris en charge. Le jugement évoque une persistance du prévenu dans son intention homicide.

"Une peine qui lui laisse un espoir de ne pas finir sa vie en prison"

En prononçant une peine de 10 ans de prison, le tribunal a retenu l'absence d'antécédents, une fragilité psychologique ou un trouble bipolaire. La défense aurait souhaité que les faits soient qualifiés de meurtre et sanctionnés par une peine de prison avec sursis. Ceci pour permettre à Jean Lahure d'être hébergé dans une institution spécialisée.

La défense a néanmoins bien accueilli la décision du tribunal. « Il s'agit d'une peine mesurée pour ce qui est considéré comme assassinat et cela laisse la possibilité d'envisager une libération conditionnelle, sans que M. Lahure ne finisse sa vie en prison. » estime, Me Caroline Lepied, avocat de Jean Lahure.

Chaque partie dispose d'un délai d'appel d'un mois. La défense n'envisage a priori pas cette mesure.

Sébastien Etienne