Publié le mercredi 28 mai 2025 à 15:03 - Mis à jour le mercredi 28 mai 2025 à 16:09 Province
L’intercommunale Sofilux s’attend à une baisse de ses revenus sur ses investissements dans le réseau électrique, de l’ordre de 30 à 35% d’ici 2030.
Afin de garantir la stabilité des dividendes à verser aux 43 communes, Sofilux va geler leur indexation, et continuer à diversifier ses investissements.
Chaque année, ce sont environ quatre millions d’euros que reverse Sofilux aux -désormais- 43 communes luxembourgeoises. Quatre millions, c’est un peu moins de la moitié des 8,6 millions reçus d’ORES Assets sous forme de dividendes, en proportion des parts que détient l’intercommunale au sein du gestionnaire de réseau de distribution d’électricité, de gaz, et d’éclairage public.
Mais voilà, si Sofilux représentait une source importante de rentrées pour les communes, les prochaines années seront marquées par d’importants investissements et une probable recapitalisation, le tout “dans un contexte de mutation énergétique profonde”.
“ Nous nous attendons à une baisse des revenus de l’ordre de 30 à 35 % à l’horizon 2023. Ce ne sera pas sans conséquences sur la hauteur des futurs dividendes attendus par les communes”, nous indique le président sortant de Sofilux, Michel Mullens.
Depuis 2015, Sofilux verse aux communes associées des dividendes indexés à hauteur de 2% par an. A l’avenir, cette indexation sera gelée : ça représente un montant d’environ 80.000€ qui resteront au sein de l’intercommunale.
“Lors du dernier CA, il a été décidé de lisser l’impact pour les communes, et de continuer à leur garantir un retour stable. Nous avons donc choisi de renforcer la réserve financière, à hauteur d’un million par an, tout en diversifiant nos investissements dans les énergies renouvelables : batteries, éolien, stockage”.
Lisser pour éviter un nouvel effet “taxe déchets”
“Garantir un retour stable”, “maintenir les dividendes au niveau actuel”... Sans le dire ouvertement, plusieurs administrateurs contactés avouent avoir tiré les conséquences de la mauvaise expérience sur la taxe sur les déchets. Pour rappel, depuis 2017, les communes ont choisi de geler le coût-vérité sur les déchets, en puisant dans les -bonnes- réserves d’Idélux Environnement.
Arrivés au bout des économies, elles se voient aujourd’hui contraintes de répercuter la totalité du coût-vérité en augmentant la taxe déchets, en une fois et lourdement.
“Manque d’anticipation ?” avions-nous alors interrogé.
Admettant à mi-mot, les communes avaient dit qu’on ne les y reprendraient plus. Le message a été entendu au sein de Sofilux.
Pas toutes égales au sein de Sofilux
Bien que toutes réunies au sein Sofilux, les 43 communes luxembourgeoises n’y disposent pas du même poids. Agissant comme coopérative, Sofilux investit pour le compte des communes dans le secteur énergétique, et leur rétrocède des dividendes au regard des parts qu’elles détiennent dans l’intercommunale. Et cela varie. Non pas en fonction de la population ou de la superficie, mais bien en fonction des investissements qu’elles avaient consenti dans leur réseau électrique.
Ainsi, à elles seules, Arlon et Aubange détiennent près de 30% (29,80% exactement) de l’ensemble des parts de l’intercommunale.
Et près de la moitié des parts (4969 sur 10009) sont aux mains de cinq communes : Arlon, Aubange, Marche-en-Famenne, Bastogne et Virton. Bien qu’elles ne comptent qu’un tiers de la population.
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