Publié le mercredi 19 juin 2024 à 14:09 - Mis à jour le mercredi 19 juin 2024 à 17:01 Neufchâteau
Qu'on se le dise : Unibricks a toujours des vues sur l’ancien camping du Lac de Neufchâteau.
Un an et demi après une première demande de permis rejetée, par le collège puis en recours à la Région, le promoteur immobilier relance la procédure. Il conserve une septantaine de chalets, mais abandonne les deux immeubles hôteliers.
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C’est un dossier en souffrance. Une reconversion qui tarde à voir le jour.
L'ancien camping du Lac de Neufchâteau est devenu ce terrain vague sur quatre hectares en fond de vallée, où l’on peine à distinguer les anciens emplacements à caravanes, toujours flanqués de leurs points d’eaux rouillés, de leurs raccordements électriques désossés, de leurs luminaires verdis, perdus dans une végétation qui reprend ses droits. Et pourtant… situé à cinquante mètres du fleuron touristique chestrolais : le lac, sa plage, son restaurant.
Un projet relancé
Semblant abandonné, le dossier est sur le point de revenir sur la table du collège. Le responsable développement chez Unibricks, le nouveau nom commercial de Bricks & Leasure, nous le confirme : ils mettent un point final à une nouvelle demande. “Nous n’avons pas laissé tomber le dossier du Camping du Lac. Bien au contraire”, nous confirme Réginald Debuysscher.
“Notre objectif reste d’y développer une village de vacances. Mais nous voulons que cela se passe bien et que le projet trouve écho auprès des autorités. Nous avons revu les plans au regard des remarques formulées par la commune et la Région, en tenant compte de l’aspect visuel depuis le Panorama (l’hôtel situé en surplomb) et du risque d’aléa d’inondations (risque faible, 2 sur une échelle de 4, tel que revu par la Wallonie en 2021, cfr infra, ndlr).”
La demande de permis unique arrivera-t-elle avant le scrutin d’octobre ? “Je ne peux dire. Ce n’est pas notre calendrier…”
Sans hôtel, mais avec plus de chalets
Une partie des griefs formulés lors de la première demande de permis, portait sur les deux immeubles d’appartements-hôtel localisés l’un à flanc de colline, l’autre plus bas en bordure de rivière. Les deux constructions sont abandonnées : “Nous avons entendu les remarques et laissons tomber ces deux immeubles. Nous nous concentrons sur les chalets, plus intégrés dans le paysage”.
Combien de logements ? “Comme nous récupérons la place de l’immeuble prévu en contrebas, nous serons au-dessus du nombre initial de 75 chalets, mais de manière raisonnable”.
Plus aucune construction n’est prévue à flanc de colline, assure le promoteur, non sans espérer trouver un terrain d’entente avec les autorités.
Un contrat mal ficelé
Pour comprendre la suite, un rappel s’impose. Le dossier remonte à la précédente législature. Le collège de l’époque, emmené Dimitri Fourny, veut confier le rénovation de ce site à une société privée, la minorité s’y oppose. La vente est actée en 2017, avec le promoteur Bricks & Leasure, mais elle est conditionnée à l’obtention du permis. Sage précaution : sans permis, le terrain retourne à la commune.
Souci : aucune date butoir n’est indiquée. L’acte évoque juste “un délai raisonnable”, sans plus de précisions, laissant aux uns et aux autres le soin d’apprécier la durée de ce “délai raisonnable”.
A la justice de trancher ?
Face à la lenteur du dossier, et trois bourgmestre plus tard, le conseil communal chestrolais a appuyé sur l'accélérateur et convenu à l’unanimité en sa séance d’avril 2023 de porter l’affaire en justice.
Depuis ? Plus rien. “Nous n’avons pas été informés d’une quelconque démarche, ni reçu la moindre convocation. Nous avons découvert les intentions de la commune en lisant votre article”, nous confie, encore étonné, Réginald Debuysscher.
La promoteur d’ajouter: “A notre demande, une de nos équipe a même rencontré le bourgmestre François Huberty en août dernier. Il n'y jamais été question du volet judiciaire. En revanche, notre équipe en est ressortie avec une impression de blocage, le sentiment de ne pas pouvoir se faire entendre. Franchement, nous ne voyons pas bien les intentions de la Ville".
"Notre intention au sein de Unibricks est de revenir avec un projet qui répond aux inquiétudes et s’intègre dans la vallée”, insiste le promoteur, bien décidé à garder la main sur ce potentiel touristique.
Zones soumises à aléa d'inondation ( Sources : SP Wallonie 24/03/2021)
- Jaune : faible
- Orange : moyen
- Rouge : élevé