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Déchets nucléaires : MC Marghem rencontre les bourgmestres luxembourgeois

Déchets nucléaires : MC Marghem rencontre les bourgmestres luxembourgeois
 Publié le vendredi 22 mai 2020 à 15:42 - Mis à jour le vendredi 22 mai 2020 à 16:32    Province


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La ministre fédérale en charge de l'énergie, Marie-Christine Marghem, a rencontré ce matin par téléconférence le gouverneur et les bourgmestres de la province de Luxembourg pour une information sur l'enquête ouverte par l'ONDRAF (l'Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies) concernant le futur des déchets nucléaires en Belgique.

  Une enquête qui porte sur le principe d'enfouissement de ces déchets à une grande profondeur dans le sous-sol pour plusieurs centaines de milliers d'années ! Une enquête ouverte le 15 avril dernier, en plein confinement, et qui doit se clôturer le 13 juin.


Près de 30 bourgmestres sur 44 ont participé à cette réunion virtuelle à laquelle plusieurs médias avaient aussi été conviés. Une initiative du député-bourgmestre de Tintigny, Benoît Piedboeuf, aussi président du MR Luxembourg.

La ministre Marghem a d'abord rappelé que cette problématique n'est pas neuve et que l'ONDRAF y travaille depuis près de 40 ans mais que jamais jusqu'ici on n'a réussi à avancer alors que l'Europe nous presse de trouver une solution. Pour Marie-Christine Marghem, nous devons prendre nos responsabilités. L'enfouissement dans des couches géologiques stables est la solution préconisée par les experts et il est temps d'avancer dans ce dossier qui prendra encore plusieurs décennies avant de se concrétiser.

A ce jour, 4800 belges ont participé à l'enquête  C'est plus que lors d'une enquête similaire en 2010 mais, depuis la sortie de la ministre grand-ducale de l'Environnement, Carole Dieschbourg, 7000 Grand-ducaux ont aussi tenu à faire connaître leur opinion !

Plusieurs bourgmestres ont réagi, et notamment Benoît Lutgen (Cdh, Bastogne) qui estime que l'émoi créé en province de Luxembourg autour de cette enquête vient essentiellement du fait que l'information a été diffusée par nos voisins Grands-ducaux et non par les instances officielles belges. Ce que réfute la ministre qui affirme que l'ONDRAF a prévenu l'Union des Villes et Communes de Wallonie ainsi que les différents gouvernements régionaux au début de son enquête publique. Pour le Bastognard, cette consultation est viciée ; elle doit être reportée et même recommencée en bonne et due forme. Sans quoi, prévient-il, elle sera attaquée juridiquement.

Nicolas Stilmant (Ecolo, Fauvillers) s'inquiète que plusieurs pays qui ont choisi la voie de l'enfouissement (Allemagne, USA) ont connu des incidents et que, selon lui, ce principe est aujourd'hui remis en question.

Pour la ministre, il s'agit de la moins mauvaise solution. Un stockage en surface (comme c'est le cas aujourd'hui) engendre des coûts importants et nécessite une surveillance accrue. Les bunkers subissent les assauts du temps et finissent, après queques décenies, par devoir être remplacés. Leur démolition engendre de surcroît la production de nouveaux déchets radioactifs car certains éléments sont contaminés. Elle précise que l'enquête en cours vise à établir ce principe d'enfouissement et que les autres questions : où, quand et comment ? seront traitées ultérieurement dans cette longue procédure qui s'annonce.

Vincent Magnus (Cdh, Arlon) rappelle que les bourgmestres ont appris le récent déploiement partiel de la 5G par la presse et l'existence de cette enquête par le gouvernement grand-ducal. Il s'interroge aussi sur sa légalité : Peut-on voter plusieurs fois ? Est-ce judicieux ? Son homologue, Jean-Luc Henneaux (non apparenté, Saint-Hubert) pointe l'Europe qui, dit-il, nous contraint mais n'apporte pas de solution. Catherine Mathelin (Cdh, Herbeumont) regrette que l'émotionnel prenne le pas sur le rationnel et pointe le manque d'informations disponibles pour relayer les enjeux à la population.

Quant à Vincent Wauthoz (échevin MR, Virton) il a demandé à la ministre de confirmer, comme le précise le rapport, que cet enfouissement se fera avec "des collectivités locales informées et consentantes". Ce qu'a fait la ministre. Pour Virton, qui possède d'importantes ressources en eau, a ajouté l'échevin, ce sera non.

Tous les participants ont remercié la ministre de leur avoir consacré plus d'une heure trente de son temps. Et qui plus est, le jour de son anniversaire.


David Pierson





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