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Bourcy - Wincrange (GDL) : un deuxième (?) loup de passage

Bourcy - Wincrange (GDL) : un deuxième (?) loup de passage
 Publié le mercredi 12 janvier 2022 à 15:53 - Mis à jour le lundi 04 juillet 2022 à 15:33    Bastogne

Un automobiliste a photographié un loup ce mardi matin près de Wincrange (GDL). Le même loup a été aperçu deux heures plus tôt près de Bourcy, là même où un élevage de brebis avait été attaqué fin novembre. Selon les spécialistes du loup en Wallonie, il s’agit d’un autre animal solitaire. 


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Deux présences de loups attestées en moins de deux moins dans la région de Bourcy… Mais s’agit-il du même animal ? Les spécialistes assurent que non. 

Fin novembre, un des troupeaux de brebis élevées par Quentin Chauster a subi l’attaque d’un loup solitaire. Sur les 200 femelles, six ont été égorgées et trois ont dû être euthanasiées. Moins deux mois plus tard, ce mardi 11 janvier, un loup a à nouveau été observé dans la région, vers 8h30 à hauteur de Bourcy, puis une heure et demi plus tard à Wincrange (GDL), 8km plus loin. Le rapprochement géographique et temporel pourrait laisser croire qu’un loup se serait installé durablement dans ce secteur, mais les spécialistes du loup n’y croient pas. “Certes, nous n’avons pas l’ADN de l’animal photographié ce mardi, reconnaît Alain Licoppe coordinateur du Réseau Loup au SPW. Mais nous pouvons affirmer avec un grand degré de certitude, en comparant son pelage et son comportement et en partageant les infos avec nos confrères français et grand-ducaux, qu’il s’agit d’un loup de passage, en recherche d’un territoire plus au nord.

De Troyes à Wincrange, en passant par Orval

En recoupant les informations avec leurs confrères français et grand-ducaux, les experts du Réseau Loup ont établi que l’animal est passé par Troyes (France) et est remonté les 5 et 6 janvier au sud d’Orval,  toujours côté français. “Le retrouver une semaine plus tard à Bourcy puis Wincrange est tout à fait normal, ça correspond à la distance qu’il est capable de parcourir.

Un berger turc "Kangal" pour protéger les brebis

La diffusion sur les réseaux sociaux de la photo du loup prise à Wincrange a évidemment suscité son lot de réactions. Victime de l’attaque d’un premier loup en novembre dernier, Quentin Chauster y a vu là une nouvelle source d’angoisse : “... amis éleveurs le printemps s’annonce plutôt tendu” commente-t-il sur son profil Facebook.
Et lorsque nous lui rapportons l’avis des experts sur le caractère passager de ce second grand prédateur, on sent un léger soulagement. Même si  l’inquiétude domine : “Je n’ai pas envie de subir de nouvelles pertes. Aux neuf brebis perdues en novembre, il faut en ajouter six autres qui ne récupèrent pas et dont je vais devoir certainement me séparer.” Sans compter la lourdeur administrative pour espérer bénéficier des compensations financières prévues.
Alors pour se prémunir, le jeune éleveur se protège : “J’ai acquis une jeune chienne de race berger turc que j’ai placée parmi les brebis. C’est une race prête à tout pour défendre son troupeau. Et d’ici quelques mois, elle en imposera.Adulte, la femelle berger turc, aussi appelée Kangal, peut mesurer jusqu’80 cm de haut (photo Wikipédia ci-dessous). De quoi impressionner les prédateurs…

Des clôtures, au frais du proprio

Une autre possibilité de protéger ses troupeaux eut été de renforcer les clôtures...  “Des agents de Natagriwal sont venus chez moi, mais selon eux le terrain ne s’y prête pas facilement.” Et l’investissement serait à la seule charge de l’éleveur. “Pour prétendre à des aides en matière de protection, je dois être en zone reconnue comme habitat permanent pour le loup. Or ce n’est pas le cas" regrette Quentin Chauster.

Et malgré les deux passages successifs, cela ne suffira pas à faire de la région de Bourcy-Bastogne un nouveau lieu d’installation du loup…