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Arlon. Le collège et Idélux à la rencontre des Zadistes

Arlon. Le collège et Idélux à la rencontre des Zadistes
 Publié le vendredi 15 novembre 2019 à 18:20 - Mis à jour le vendredi 15 novembre 2019 à 18:35    Arlon


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Ce vendredi après-midi, le collège communal d’Arlon et Idélux ont échangé avec les Zadistes, qui occupent depuis trois semaines le site de l’ancienne sablière de Schoppach, que l’intercommunale ambitionne de transformer, en grande partie, en zone d’activités économiques. 

Autour du feu

L’accueil a été très correct” précise d’emblée le bourgmestre Vincent Magnus. 

Nous avons échangé, assis autour d’un feu, avec une douzaine de personnes. Mais nous devons bien constater que nous n’avons pas la même vision de la société. Nos interlocuteurs nous ont clairement dit ne pas reconnaître le principe de démocratie participative. A leur yeux, le collège communal, bourgmestre et échevins, ne représentent pas la population.” 

Même s’ils ne partagent pas le même regard sur le fonctionnement de la société, le dialogue s’est au moins engagé entre les diverses parties. 

Pour Idélux, les président et directeur général, Elie Deblire et Fabian Collard, ont rappelé le contexte du projet de création d’une ZAE sur ce site, ainsi que la procédure qui l’entoure : à commencer par une étude d’incidence réalisée par un bureau indépendant, suivie d’une enquête publique… "autant d’occasions de faire valoir les différents arguments". 

Lors de notre discussion, cordiale et franche, certains Zadistes nous ont dit qu'il reste sur le site, bien présentes, des espèces rares qui n’ont pas été évoquées jusqu'ici, nous confie Elie Deblire. Pas de souci : que cela soit rapporté et précisé lors de l’étude d’incidence. Il y aura recherche et vérification et il en sera tenu compte.

Les bourgmestre et président de l’intercommunale le reconnaissent : les Zadistes sont bien informés, développent un discours et une vision très claire et déterminée de ce qu’ils veulent comme société. “Mais certains se sont montrés quelque peu étonnés lorsque nous leur avons tout de même rappelé qu’une partie du site qu’ils défendent est polluée." " Mais il me semble compliqué de négocier pour essayer de trouver un terrain d’entente, regrette Elie Deblire. Nous avons pourtant insister sur notre volonté de réserver 6ha sur les 31, pour préserver la biodiversité. Ils n'ont pas fait mine d'être prêts à en tenir compte. Leur volonté, c'est que la zone se développe ailleurs, sur un terrain déjà bétonné.” 

“Zad-viens-urgent”

Nous leur avons rappelé que lorsqu’ils se sont installés, nous les avons laissés faire, insiste le bourgmestre. Mais nous ne pouvons cautionner les actes de vandalisme qu’il y a eu à l’égard des bâtiments d’Idélux. A cela, on nous répond que ce n’est rien à côté des actes de violences faits à la nature…”  

Et si ce matin, les Arlonais ont découvert en rue et à la gare des affiches et tags aux slogans “Zad-viens-urgent” ou  “Extinction nulle part, rébellion partout”, ce qui préoccupe davantage le bourgmestre, c’est la manifestation du 29 novembre prochain : “Nous serons attentifs à ce que tout se passe calmement”. 

Un campement pour durer

Sur place, même s’il leur a été interdit de prendre la moindre photo, les membres du collège et représentants d’Idélux ont pu constater de visu que le camp s’organise et s’installe dans la durée. “Il y avait des planches et des panneaux OSB. Clairement, ils sont occupés à fabriquer un chalet en bois.” 

Et un des responsables présents sur place d’avouer : “on ne sait pas trop comment on va sortir de tout ça…

Christophe Thiry