Comme un château de carte, soufflé par la brise, le témoignage de B.S. s'est effondré, ce jeudi, devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau.

Le témoignage était important, il était attendu puisque dans ce dossier, c'est ce jeune homme de 25 ans, voisin de palier de David Giner, qui aurait recueilli les confessions de David Giner, le 4 janvier 2015 ou le 5 ou le 6 voire le 7 janvier... B.S. ne sait plus! 

Le 21 janvier 2015, il s'était présenté à la police de Bastogne pour dénoncer David Giner. B.S. assure que vers 21h45 ou 22h, "Giner est venu sonner à ma porte. Il avait un sac à dos, il en a sorti un couteau, une farde de cigarettes et des billets de loterie."  

"Vous êtes sous serment. On juge un homme ici"

Le jeune ouvrier en bâtiment interrompt son récit:" Je ne me souviens plus, je ne suis plus sûr." La présidente Carine Thomas s'étonne alors des déclarations du jour du témoin :"Votre version est très différente de celle de l'époque (NDLR: le 21 janvier 2015). Comment expliquer l'apparition du couteau et du sac à dos?"

Le témoin répond:"Je pense que ce couteau était dans le sac. Je suis perdu."

L'instant est pourtant très important. "Vous êtes sous serment. On juge un homme ici" assène la présidente du tribunal.

David Giner écoute, lui, attentif et calme, comme depuis le début des débats ce jeudi matin. Son avocat, Renaud Molders-Pierre, annonce :"Ma plaidoirie vient de passer de trois à trois heures et demie."

Le procès, lui, vient peut-être de basculer. 

Samira Boudou

En fin de journée donc, ce jeudi 24 novembre, le témoignage clé de ces deux voisins de palier a fait l'objet de nombreuses questions de la présidente qui a mis en évidence des imprécisions et des contradictions.
De nouveaux éléments sont intervenus comme l'échange de vêtements entre le suspect et ses voisins. De quoi semer un doute qu'exploitera la défense mais aussi de pousser la présidente à demander des devoirs complémentaires, comme des analyses ADN et des relevés téléphoniques.

Le procès reprendra le 9 janvier 2017.